L'ILLUSION EST UNE CHOSE COMMUNE

La vérité est un éléphant décrit par trois aveugles: le premier attrape la queue et dit que c’est un cable, le second en touchant la patte, dit que c’est un âne et le troisième en touchant la trompe dit que c’est un serpent...

L'unique représentation de L'illusion est une chose commune est donnée au Café de Paris. Ce dîner-spectacle propose à une centaine de convives un déroulé de performances créées par des musiciens, des vidéastes, des artistes sonores.
Tous sont réunis par l'envie d'étendre la scène au-delà de son espace réel, son hors-champ, et la nécessité d'interroger les relations fragiles et instables qui se tissent entre l'art performatif et le théâtre.
Ce Cabaret Hors Champ, mené par un maître de cérémonie invisible à la voix métallique, puise son imagerie dans des références collectives et multiplie les anachronismes en faisant cohabiter des espaces et des temporalités qui s'ignorent (habituellement/dans une réalité physique).
Les scientifiques en alerte de Rencontres du troisième type sont bousculés par une formation jazz qui chante la vie quotidienne précaire ; une station qui capte les mouvements du ciel étend sa base sous la scène du cabaret ; la salle de restaurant devient une gare désaffectée dans laquelle il pleut, juste après qu'un groupe d'explorateurs en avait fait une jungle dangereuse.

La première édition de CHC, L’Illusion est une chose commune, est née d'une envie de ramener la performance contemporaine vers ses origines hybrides et populaires. Une tentative erayante et excitante pour de jeunes artistes nourris au post-modernisme, à l'art conceptuel et au web 2.0 : convier l'esprit de DaDa, exécuter un numéro, se mêler à un public vivant et bruyant. Investir un lieu chargé d'histoire, un authentique cabaret parisien, prendre le risque du déplacement ou de la tautologie. Même si ce cadre était le lieu possible de tous les clichés ou même du mauvais goût, la forme du dîner-spectacle proposait une opportunité évidente de revisiter naturellement la notion de transdisciplinarité , tous les performeurs invités se revendiquant artistes "multimedia". Nous avons volontairement laissé la notion de Hors-champ ouverte à de multiples interprétations (bien que notre corpus de référence soit orienté cinéma, proto-cinéma, vidéo). Le lieu a permis certaines digressions, et de belles tentatives - souvent réussies - d'amener le spectateur vers un ailleurs sémantique ou formel (par l'action, la rhétorique, la mise en abîme...) ; le rapport frontal au public est resté dominant. Cette soirée a été un succès, qui nous a permis d'envisager différemment la prochaine édition, pour enfin tuer le cabaret et appuyer d'autres concepts, en proposant une scénographie pensée spécifiquement et en armant davantage notre rôle curatorial.  
 
Credits / Cha.Gonzales / PEZCORP
 
 














 
 
 
 
 




















Suite à cette première tentative du Cabaret Hors Champ : L'illusion est une chose commune, le projet se décline en une série d'évènements polymorphes.